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Cinq ans après le Hirak : un bilan contrasté de l’Algérie sous la présidence de Tebboune

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Près de cinq ans après le début du mouvement du Hirak, l’Algérie continue de subir une répression importante contre ses dissidents. Malgré des promesses de réforme, le président Abdelmadjid Tebboune cherche à obtenir un second mandat. Cette décision exacerbe les tensions dans le pays.

Le premier mandat de Tebboune s’est distingué par une gestion controversée des libertés civiles. La diplomatie algérienne connaît des turbulences, critiquées à la fois à l’intérieur et à l’international. L’Algérie se trouve à un carrefour entre aspirations démocratiques et réalités politiques difficiles.

Le Hirak : Une Étincelle de Changement Réprimée

En février 2019, des manifestations massives ont éclaté en Algérie. Le mouvement, appelé Hirak, demandait la fin du régime de Bouteflika et des réformes politiques. Des citoyens ordinaires réclamaient des changements fondamentaux dans un pays dirigé par une élite vieillissante.

La pandémie de COVID-19 a interrompu cet élan populaire en 2020. Les autorités en ont profité pour intensifier la répression des voix dissidentes. Les arrestations arbitraires et les détentions se sont multipliées. Des centaines de manifestants pacifiques, journalistes et défenseurs des droits humains sont emprisonnés pour avoir exprimé leurs opinions.

Amnesty International critique cette situation et demande la libération des détenus politiques. L’organisation dénonce la suppression des libertés fondamentales et le harcèlement des opposants politiques. Ce constat est amer pour ceux qui espéraient un vrai changement après le Hirak.

Abdelmadjid Tebboune : Promesses Non Tenues et Réélection

En 2019, Tebboune avait promis de ne pas se représenter en 2024. Pourtant, il a récemment annoncé sa candidature pour un second mandat. Cette décision suscite de nombreuses critiques, en particulier de la part des figures du Hirak.

Durant son premier mandat, Tebboune a mis en avant ses réalisations économiques et politiques. Il a souligné une gestion économique prudente, une croissance du PIB et des mesures sociales comme l’augmentation du salaire minimum. Cependant, ces avancées sont assombries par un contexte politique de plus en plus répressif.

Sous sa présidence, les tensions avec la France se sont aggravées. Emmanuel Macron a dénoncé « un système construit sur une rente mémorielle » en Algérie. Cette rhétorique anti-France sert de bouc émissaire pour détourner l’attention des échecs internes.

Le Bilan Cinq Ans Après le Hirak

Le Hirak a apporté de grands espoirs pour de nombreux Algériens. Cependant, cinq ans plus tard, les réalisations tangibles du mouvement restent limitées. La répression des libertés publiques se poursuit, et les manifestations et les médias sont sous contrôle accru.

Le taux de participation électorale est faible, reflétant une désillusion croissante. Lors des dernières élections, le taux d’abstention a atteint jusqu’à 60 %. Ce chiffre montre un désengagement profond de la population vis-à-vis d’un processus politique perçu comme biaisé.

Les réformes promises par le gouvernement n’ont pas toujours répondu aux attentes des citoyens. Les politiques économiques, bien que louées par certains observateurs, n’ont pas amélioré significativement les conditions de vie de nombreux Algériens.

Un Avenir Incertain et une Réélection Contestée

La présidentielle de septembre 2024 pourrait être un moment décisif pour l’Algérie. Cependant, elle semble marquer la continuité plutôt que le changement. La candidature de Tebboune, malgré ses promesses antérieures, et un climat politique tendu laissent planer des incertitudes sur l’avenir du pays.

Les aspirations du Hirak se confrontent à une réalité politique rigide. Les candidatures de Hassani Cherif du parti islamiste MSP et de Youcef Aouchiche du Front des forces socialistes ont été validées. Cela introduit un semblant de pluralisme dans les élections algériennes.

La question demeure : le changement tant attendu se concrétisera-t-il un jour ? Ou l’Algérie restera-t-elle enlisée dans un statu quo qui peine à répondre aux besoins et aux aspirations de ses citoyens ?

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